Voici donc le principe de moindre action généralisé : la nature optimise son évolution selon ses contraintes. C’est la loi commune universelle annoncée par le principe de relativité absolue. Elle vaut donc pour tous, partout, tout le temps.
L’évolution est ici autant la propagation d’un rayon lumineux dans le vide intersidéral, dans l’atmosphère d’une géante gazeuse ou l’eau d’une planète océane, que la propagation d’une nébuleuse d’hydrogène et de poussière vers le cœur d’une pépinière d’étoiles.
C’est aussi plus radicalement l’évolution en tant que propagation de l’espace-temps lui-même, lors de l’inflation cosmique, comme l’accélération de son expansion, toujours mystérieuse aujourd’hui, avec l’univers paraissant infini au-delà de la sphère visible de quelques dizaines de milliards d’années lumières qui nous entoure.
Notons que les trois grandes formes aujourd’hui plausibles de l’univers à l’échelle globale sont soit la sphère (le maximum d’espace pour le minimum de volume), la surface plane, ou la serre à cheval (la même forme que le point col), qui sont 3 expressions géométriques du principe de moindre action, et que nous sommes justement à la valeur de densité d’énergie critique balançant potentiellement entre les trois issues.
C’est donc autant la propagation du contenu matériel ou radiatif de l’espace- temps, que du contenant spatio-temporel lui-même. Mais c’est aussi son évolution en tant que modification structurelle dans la durée, avec les transformations réalisées par les corps, qui peuvent par degrés changer leur état dans l’histoire.
Comme la mutation génétique chez Sapiens, augmentant son immunité aux émanations de la fumée du feu, conséquence de sa domestication, et qui nous permet de mieux supporter ce qu’on aime profondément, comme un parfum immémorial de chez soi. Ceci alors même que cette fumée est toxique pour les autres espèces, et même encore pour nous, qui tardons à réaliser que notre maison brûle, reliquat fossile de notre vocation de singe incendiaire.
C’est l’évolution dans tous ses états, tous azimuts. Et sur la brèche.
La nature optimise son évolution au gré de ses contraintes propres, et ses membres parties prenantes qui n’y parviennent pas disparaissent du jeu reproductif. Comme 99% des espèces à ce jour. Non sans avoir laissé quelques contributions génétiques sinon culturelles aux survivants, comme Néandertal, qui a laissé son lot non négligeable de gènes boréaux aux Sapiens Eurasiatiques (40% tout de même, distribués en quelques pourcents chez ces individus en moyenne).
On a même fait mention d’un rythme de disparition des groupes, comme une espérance de vie moyenne des espèces, entre 5 et 10 millions d’années.
Un tour de piste, et puis s’en va.
Mais les espèces disparaissent pour laisser la place a de nouvelles, et d’une manière analogue, les cellules d’un organisme vivant périssent pour être remplacées par de nouvelles : une cellule qui déroge à son suicide programmé et assisté (par les signaux des autres cellules), peut devenir un cancer pour son hôte.
Et sauf les dents, un gros paquet de neurones et les ovocytes, nous renouvelons la plupart des cellules de notre corps en une décennie : on ne se baigne jamais dans la même rivière, même pas celle des eaux interstitielles qui baignent nos propres cellules remplacées.
Ainsi, chacune des 7 grandes précédentes extinctions de masse (j’ajoute celle du Guadalupien et aussi la dernière découverte en date, qui serait en fait la première grande extinction, il y a 550 millions d’années, on arrête pas le progrès..), comme par exemple celle des dinosaures (75% environ des espèces disparues), ou pire celle du Permien (90% environ des espèces disparues), ont à chaque fois laissé la place nette, après une longue période de désolation. À quoi? À un rebond encore plus fort, avec davantage de diversité d’espèces et de complexité encore qu’avant la crise. C’est le bon côté de l’antibio-résistance. Et la preuve que l’élagage, pour catastrophique qu’il soit, recèle dans ses cendres le phénix de la renaissance, et l’enfer le paradis.
D’ailleurs, on le sait, les dinosaures ne sont pas morts, ils sont montés au ciel : ce sont les oiseaux.
Vive la vista de Maupertuis, qui non content d’avoir perçu, dans l’esprit de Leibniz, la portée générale du principe de moindre action, a anticipé l’idée radicale de sélection naturelle: des mutations aléatoires heureuses sont conservées, le reste qui ne colle pas va au rencard.
Aujourd’hui nous sommes aux premières loges, alors qu’à débuté la 8ème grande extinction, et le rythme d’élimination est sans précédent. Le singe nu pyromane, auto-désigné Sapiens, fait mieux que les éruptions volcaniques, les glaciations, et les météorites qui ont tout dévasté naguère, mais va finir par se retrouver plus qu’à poil s’il continue sur sa lancée. Le roi est nu, alors taillons-lui un costard.
L’histoire de l’évolution est une succession d’hécatombes, certes, mais la 8ème grande extinction est cette fois la conséquence de l’expansion de cette nouvelle espèce disruptive qui a conquis toute la Terre en quelques milliers d’années, puis du boum énergétique et démographique d’après les deux guerres mondiales, qui s’est bâtie sur l’holocauste général des millions de victimes de la guerre, et l’holocauste particulier des juifs, qui, de peuple de clercs, est devenu nation de sentinelles surarmées, comme un grand passage à l’acte du message de la bible, qui est le testament suprémaciste d’un dieu des armées génocidaire.
Apocalypse pour mieux s’arroger notamment le droit sacré de brûler à volonté les cadavres fossiles des microorganismes du Carbonifère dans des moteurs à explosion.
Holocauste : sacrifice antique où la fumée des cadavres de plantes ou d’animaux brûlés entièrement est censée plaire aux narines célestes des dieux, chez les Grecs notamment et les Juifs, parmi beaucoup d’autres.
Amen ?
Notre tolérance génétique à la fumée n’est-elle pas devenue finalement un écran de fumée religieux pour éteindre notre sourde culpabilité de vivre en brûlant les corps d’autres espèces ?
Avec l’injonction biblique du « croissez et multipliez » tribal et sa rançon de guerres d’exterminations en série. Puis la « mauvaise herbe » de l’Évangile de Matthieu qui doit être fauchée à la moisson et jetée au feu comme les âmes damnées au jugement dernier.
Le Got mit uns (Dieu est avec nous) qui a poussé l’Allemagne de Luther à Hitler à l’apocalypse. Fritz haber, juif patriote Allemand qui invente un engrais à partir d’un explosif, qui a rendu possible l’explosion démographique ainsi que l’explosion tout court de la guerre. Qui invente les gazs de combat qui font rage à la première guerre mondiale et dont un certain Adolf sera frappé dans les tranchés, et puis invente ensuite le zyklon qui est un gaz de désinfection des insectes, mais qui sera étendu aux humains, lors de la deuxième guerre mondiale, à ses coreligionnaires lors de la solution finale.
Friendly fires ?
La logique de l’insecticide est généralisée au génocide, qui est généralisée aujourd’hui au biocide global d’une agriculture sous perfusion chimique.
Sans parler d’un seul spermatozoïde sur des millons pour donner naissance peut-être à un agneau ou un humain : l’holocauste jusque dans la jouissance; mais Dieu en a t-il seulement quelque chose à branler ?
Mais est-ce vraiment ainsi que la nature optimise ? Pullulement bariolé et purge des surplus ? L’optimisation doit-elle se faire à ce prix, la fleur vivante poussant sur les charniers amoncelés, sans autre pourquoi que cet engrais de sueur, de sperme et de sang ? Le sens de la vie est-il contenu dans les stratifications géologiques du grand cimetière extravagant des tentatives fossilisées des vivants de tous les temps d’évoluer ensemble convenablement ?
Le principe de moindre action, quoique né du temps des guerres en dentelle, ne fait pas toujours, lui, dans la dentelle.
Dans ce muséum des velléités se trace toutefois notre sillon, comme l’esquisse de notre volonté. A nous de comprendre le sens et de nous faire l’expression consciente de cette volonté générale qui murmure dans le buisson ardent de la vie.
La nature optimise son évolution selon ses contraintes.
Cela est vrai autant globalement que localement; à grande échelle, le monde semble harmonieux, à petite, l’occasion fait le larron.
Cela est vrai autant immédiatement qu’à long terme; le principe de moindre action optimise l’énergie instantanément, et l’univers voit aujourd’hui des espèces intelligentes piloter des vaisseaux dans l’espace après 13,8 milliards d’années d’évolution depuis un volume moindre qu’un atome.
Maupertuis, non content d’être le parrain du principe de moindre action, après Leibniz, l’est aussi de l’utilitarisme. Et on peut dire que ce qui est maximisé par la nature est l’utilité, toujours relative et circonstancielle.
La vie lutte pour les ressources, c’est-à-dire pour l’énergie utile, qui est celle capable de fournir un travail, donc d’animer un métabolisme. Tout en cherchant à minimiser son propre travail, comme tout dans la nature va droit au but, autant que faire se peut.
De même, la matière « inerte » qui avale le plus possible de ressources matérielles, par la gravitation, capte ainsi l’énergie libre au passage. En maximisant la capture de ressources matérielles, la matière maximise l’énergie libre. C’est ainsi que naissent les étoiles : à partir d’un plasma nébulaire qui s’effondre sous son poids, allumant la fusion nucléaire comme une étincelle dans la nuit.
La lutte pour la vie est une suite logique de la gravitation qui avale tout pour rayonner.
Marc, le mercredi 08 mars 2023